MÈRE PILAR

Sainte Raphaëlle-Marie n’était pas seule sur son chemin. À ses côtés, se trouve toujours sa sœur, Dolores Porras Ayllón, qui, au sein de la Congrégation, était appelée Pilar. Elle avait quatre ans de plus qu’elle, et son enfance et les premières années de son adolescence ont toujours été marquées par les besoins et le tempérament fort et entreprenant de sa sœur. C’est Dolores qui a pris en charge la maison à la mort de leur mère, et qui a organisé leur départ lorsqu’elles ont toutes deux décidé de dédier leur vie à Dieu en entrant dans la vie religieuse. Ceux qui l’ont connue et côtoyée de près disaient d’elle : “Une âme de feu, une volonté d’acier, un cœur d’or – un caractère entier”.

Lorsque l’Institut des Ancelles est né en 1877, après la reconnaissance du Cardinal de Tolède, obtenue par M. Pilar, tous ses efforts matériels et spirituels étaient destinés à sa chère “famille”, les Ancelles : son dévouement était sans limites. Plusieurs des 4795 lettres qui ont été conservées se terminent par “aujourd’hui, je ne peux plus continuer”. Par ses voyages continus dans des trains de troisième classe, elle cherchait à assurer la subsistance économique de l’Institut et son expansion dans d’autres villes.

Entre les deux sœurs, il y avait toujours une forte affection, qui perdurait malgré les frictions naturelles causées par leurs différences de tempérament et les difficultés des années de fondation. Lorsque Mère Pilar se trouva, comme sa sœur, retirée de toutes ses fonctions, leur affection mutuelle et leur amour pour l’Institut s’épanouirent avec encore plus d’intensité et de profondeur. Toutes deux furent mises de côté afin de devenir les fondations cachées de l’édifice qu’était la Congrégation des Ancelles. Elles vivent leurs dernières années dans l’abandon à la volonté de Dieu, se consacrant à la prière et aux simples tâches ménagères. Mère Pilar est morte en 1916.